Du village de Vernet-les-Bains s'échappe une quantité absolument écœurante de sentiers pédestres : entre la cascade des Anglais (en famille) et le mythique pic du Canigou (plus de 2100 mètres de dénivelé), il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Logiquement, internet, les guides et les brochures mises à votre disposition dans la Maison Rouge devraient constituer une réserve inépuisable d'idées de balades. Alors pourquoi, me direz-vous, déposer ici les miennes ?

Parce que celles-ci ont, pour la plupart, une spécificité que vous ne trouverez pas forcément ailleurs : elles se font sans voiture (fond vert dans le tableau). Elles incluent bien sûr quelques boucles et allers-retours au départ de Vernet ; mais surtout, des traversées, qui ne sont possibles qu'en transports en commun, car elles n'ont pas à revenir à un parking de départ. Ce n'est pas leur seul intérêt : en donnant congé à Titine, vous préserverez la planète… et votre porte-monnaie (puisqu'un billet Lio ne coûte que 1 €).

• Visualisez l'ensemble de ces balades grâce au projet WTracks d'Olivier Potonniée.
  
  Mode d'emploi.

  Pour vous permettre de retrouver plus facilement la description d'une trace sur la présente page, un « waypoint » a été ajouté au point le plus élevé, ou ailleurs lorsque celui-ci est ambigu ou que les élévations ne sont pas fournies. Ce point a le même nom que la trace correspondante. Vous pouvez cliquer sur celle-ci pour la mettre en évidence.
  Je vous conseille de faire (une seule fois) les réglages suivants :

  • Fonds de carte (en haut à droite) : selon vos besoins.
  • ☰ / Settings / Display Options /
    • Segment Type / Other : choisir une couleur plus foncée.
    • Always display waypoint labels : décocher.
    • Show start/end markers : décocher.

• Téléchargez une archive des .gpx au format .zip. Après l'avoir décompressée, vous pourrez :
  • les transférer d'un coup dans une app de randonnée comme Iphigénie, Locus Map, OpenRunner, VisoRando, etc. ;
  • les charger sur le site GPX studio, qui est complémentaire avec WTracks ;
  • les visualiser en 3D (une à une) ici ou là.

Chaque ligne du tableau comporte, en plus des données brutes (distance et dénivelé), trois valeurs calculées :

• les kilomètres-effort, obtenus comme la somme de la distance brute, du dénivelé positif sur 100 et négatif sur 300. Vous pouvez les voir comme une distance « à plat », ou encore une mesure de l'endurance requise. Par exemple, marcher  km avec + m et − m de dénivelés correspondra approximativement à
  17,50 km-effort
  .
  L'intensité de la randonnée en termes de dénivelé moyen (simple rapport des kilomètres-effort sur les kilomètres bruts) est suggérée par un fond vert (très doux), bleu (doux), orange (modéré), rouge (raide) ou noir (violent). Par exemple, la montée aux mines de la Pena ne demande pas d'endurance (elle est très courte) mais un effort des plus intenses (elle est très raide) ;

• la durée, basée sur une vitesse théorique de 5 km-effort/h. Ce facteur de 5 me permet de retrouver à peu près mon temps de marche (sans les pauses) quand j'ai fait la randonnée en question. Si votre propre facteur est de , ces fameux
  17,50 km-effort
  vous demanderont donc
  3h30
   ;

• l'indice IBP, une cotation espagnole (Index Busca Peligru) adoptée par la Fédération Française de Randonnée. Il est calculé par un algorithme (secret) faisant intervenir les distances parcourues dans les pentes de différents degrés, les ratios moyens de montée et de descente, les kilomètres en haute altitude, la distribution des rampes, etc. Il ne tient compte ni de la technicité du terrain, ni du risque, ni bien sûr de la météo, de votre entraînement ou de votre forme du jour. Corrigez-le en fonction des informations supplémentaires dont vous disposez avant de partir.

Échelle comparative des valeurs IBP, tirée de la page officielle. Pour les couleurs, j'ai utilisé la colonne du milieu, correspondant à une préparation physique moyenne.

Un ami qui ne trouvait pas assez raide la montée au pic de la Pena, en la coupant est tombé sur 1 vieux sentier bizarre : celui-ci mène à une succession de trois courts tunnels en balcon, pour finir dans les éboulis. Il s'agit de l'un des vestiges encore visibles du riche passé minier du Conflent. Saviez-vous que certaines roches du massif du Canigou sont si riches en fer qu'on peut y coller un aimant (il y en a sur le tableau blanc de la Maison Rouge 😉) ? Au sol du second de ces trois tunnels se trouvent encore des rails. Au milieu, une autre galerie s'enfonce dans les profondeurs du roc. Elle a été condamnée par un mur de moellons, que des aventuriers sans foi ni loi ont bientôt défoncé. Un courant d'air glacé s'en exhale, brrrrr !

Pour en savoir plus : Réseau de surface des mines de fer de la concession de Casteil — Mines de La Pena, Pascal Petit, Inventaires ferroviaires de France, 8 avril 2020 (PDF).

Des terrasses de la Maison Rouge, vous devinez ce sommet méconnu dans l'ombre des Tres Estelles. Il n'a l'air de rien, mais offre selon moi un bien plus beau panorama que ses grandes sœurs. Vous y accéderez assez facilement, soit depuis Py, soit depuis le col de Fins (voir les deux rangées dans le tableau). Par temps frais, je vous conseille le premier itinéraire, un peu plus long mais bien plus beau ; le second est essentiellement en forêt. Dans les deux cas, il s'agit de suivre le bien connu GR Ronde du Canigou / GRP Tour des réserves naturelles qui relie Py au col de Fins, puis de le quitter pour monter au pic. La bifurcation n'est matérialisée que par un cairn. Les 20 premiers mètres sont raides, on ne voit pas vraiment de chemin, mais ensuite on suit des balises roses, et le sentier devient bien marqué. Quoique absent des cartes, il est facile à suivre : des lacets tout à fait tranquilles, sans autres obstacles que trois ou quatre arbres tombés au travers ici où là. Cette partie, toujours en forêt, représente environ 350 m de dénivelé positif sur 1,4 km, soit 4,9 km-effort (entre 45 mn et une heure). Vous débouchez alors sur un promontoire de taillis et de rochers, parfaitement dégagé. Si vous n'avez pas laissé les jumelles à la Maison Rouge, vous pourrez vous amuser à repérer celle-ci dans le village. Ensuite, retour par le même chemin.

Vue du pic de la Capsole en février 2021, une heure avant le couvre-feu (oui, oui, je sais !). Vernet au soleil, Sahorre à l'ombre et le Canigou bien au-dessus de tout ça.

Suivez la direction Col de Jou pour vous garer juste avant le pont du Cady. Je vous conseille de monter directement à l'abbaye par les gorges du torrent de la Ridorta (en forêt) pour redescendre par la route cimentée (interdite aux voitures des particuliers) qui offre de beaux points de vue. Entre les deux, ne manquez pas la plateforme « carte postale » au-dessus de l'abbaye, que vous voudrez peut-être également visiter. Voir plus bas photo et vue d'ensemble des quatre versions proposées.

En traversant Ria en voiture, vous aurez peut-être remarqué un arbre qui se détache sur la ligne de crête, dominant de la tête et des épaules tous ses compagnons : c'est le Pin du Roi (El Pi del Rei). L'Office de Tourisme le propose en boucle jusqu'au hameau de Llugos (7,88 km / ±454 m / 13,93 km-effort / 2h47). Notre circuit, un peu plus long, pousse jusqu'au pittoresque village de Conat : l'aller, déconseillé par fortes chaleurs, se fait dans la garrigue ; le retour par le versant opposé, dans une forêt de chênes verts. La vallée d'El Callau est très peu fréquentée, et offre de beaux points de vue, particulièrement dans la partie avant Conat (que j'ai faite par une variante au-dessus du GR). Ne manquez pas l'église romane Saint-Christophe de Llugols : une jolie plaque émaillée commémore le don que le berger de Llugols, André Monells (1921-2004), fit pour son entretien.

Cette boucle, nettement plus ardue que dans sa version précédente, demande un pied sûr et bien chaussé, voire des bâtons : de l'abbaye au col de Llavent, le sentier est inégal (avec même un passage équipé de câbles), en forêt dans la première moitié, ensuite plus dégagé. Au lieu dit Font del Bac dels Monjos, on traverse un cours d'eau que l'on retrouvera plus tard sous le nom de cascade Dietrich (pas la plus belle du coin, mais si vous l'aviez dans votre jardin vous ne cracheriez pas dedans). Voir plus bas photo et vue d'ensemble des quatre versions proposées.

Une randonnée pour les amateurs de vieilles pierres, qui égrène successivement Villefranche-de-Conflent, la chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte, la chapelle Saint-Étienne de Campilles, l'église Saint-André de Belloc, le Fort Libéria et à nouveau Villefranche. Le soleil peut taper sur ces pentes rocailleuses, donc à éviter par fortes chaleurs. De la chapelle Notre-Dame de Vie, monter absolument jusqu'à la grotte, dont la vaste ouverture offre un cadre somptueux à la vallée de Fuilla (photo³). La section Saint-Étienne - Notre-Dame de Vie est balisée, mais n'apparaît pas sur la carte IGN. Assez abrupte, elle peut devenir glissante : je la conseille vraiment dans ce sens, et par temps sec. À partir de Saint-Étienne (quasi à la verticale de Villefranche), le relief s'adoucit et le terrain se boise jusqu'à Belloc, qui domine cette fois la vallée de Conat. La descente sur le fort Libéria (qui se visite) se fait partiellement en balcon, dans un paysage de garrigue. À Villefranche, vous n'êtes pas obligés de sauter dans le premier autocar : il y a mille choses à voir (et à manger !) sur place.

La Cascade des Anglais est la promenade que tout le monde fait, et où par conséquent vous verrez beaucoup de monde. C'est normalement un aller-retour dans les gorges du Saint-Vincent, mais je vous propose un itinéraire beaucoup moins tarte à la crème, qui monte au pic de l'Alzina (en évitant l'interminable chemin du belvédère), passe par le col de Llavent, puis grimpe résolument sur les flancs desdites gorges. Une descente très raide (prévoir un pied montagnard, un temps sec, voire des bâtons) débouche à quelques pas de la fameuse, trop fameuse cascade. Le retour se fait par la voie « normale », mais au moins vous aurez été tranquilles à l'aller. Ce n'est pas la balade à points de vue, mais vous pouvez la faire par temps chaud.

Concernant cette boucle de luxe, qu'il suffise de dire qu'elle combine deux traversées, la version 3 de l'abbaye et la tour de Goa express.

Vue d'ensemble des quatre variantes de la balade de l'abbaye Saint-Martin du Canigou : facile en vert, avec la cascade Dietrich en bleu, en traversée en orange et avec la tour de Goa en noir. Chacune est partiellement occultée par la précédente, mais toutes empruntent le tronçon vert entre le parking et l'abbaye. À ce propos, dans les trois dernières variantes, au bout d'un lacet, sortez du sentier et avancez de quelques mètres dans un chaos rocheux pour prendre une photo de celle-ci vue de plus haut que d'ordinaire (ci-dessus).

Agréable montée jusqu'au monument du maquis, d'où l'on a une très belle vue sur le Canigou et Vernet. Après un passage plus ou moins en balcon, parsemé d'orris, on traverse le Carrer del Bac de Bonne-Aigue et on grimpe en forêt au travers de la pente abrupte du ravin. Le refuge est non gardé, mais refait à neuf et toujours ouvert. Il possède une fontaine qui n'est mise en eau qu'à la haute saison (à partir de juin). Le retour se fait d'abord sur une piste carrossable qui mène à d'immenses paliers destinés à ralentir le débit du Saint-Vincent. C'est aussi le point de départ d'un canyoning des plus sportifs. On traverse un pierrier douteux (j'essaie à chaque fois de trouver un meilleur passage). Ensuite, longue descente en forêt dans les hauteurs des gorges : en cas de grosses chaleurs, faire le circuit en sens inverse est préférable ; en cas de gel au contraire, munissez-vous de bâtons et/ou de crampons pour traverser sans danger un ou deux affluents du Saint-Vincent.

De Ria, on grimpe au village de Sirach, pour suivre tranquillement le chemin des Ambullas à travers une forêt méditerranéenne. Respectez la courte déviation du sentier en suivant les nouvelles balises, peu avant d'arriver à la piste du plateau. Tournez alors à droite et montez au sommet d'une butte. Là (c'est écrit dessus), une redoute construite dans le second tiers du XIXe siècle s'opposait à toute attaque empruntant l'antique chemin de Ria-Sirach et permettait d'atteindre des objectifs hors de portée du fort Libéria et des fortifications de Villefranche. Elle est constituée d'une petite casemate, ceinte d'une place d'armes, elle-même entourée d'un parapet de tir, d'un fossé et d'un talus de contre-escarpe, le tout en pierre sèche. Profitez de la vue à 360 °, pique-niquez sur les gradins, ou pénétrez dans une galerie traversante (cf. photo). À la descente, juste avant de rejoindre le chemin qui vient directement du plateau, j'ai eu la surprise de découvrir une grotte qui n'est sur aucune carte. L'entrée en est découragée (?) par une grille en croisillons qu'un pas de côté suffit à contourner. J'ai suivi le boyau sur quelques dizaines de mètres, seulement éclairé par la loupiote de mon téléphone, mais sans devoir me livrer à aucune acrobatie. Si vous voulez aller plus loin, je vous recommande d'être plusieurs, prudents, casqués et correctement éclairés (vous trouverez une lampe-torche dans une niche du salon-cheminée, vérifiez qu'elle est bien chargée).

Pour en savoir plus, voici un extrait d'une présentation de la cavité sur le blog d'un spéléologue anonyme (2017) :

« Une jolie galerie calcaire d'environ 100 m aux volumes sympathiques, typiquement alluviaux, présentant de nombreuses inclusions cristallines et de belles concrétions.
» La progression laisse notamment découvrir une orgue notable nichée dans une fracture de belle dimension ainsi qu'une jolie méduse de 80 cm, toutes deux bien préservées.
» Plusieurs stalactites et stalagmites se croisent également mais s'avèrent plus tristement endommagées par l'action de quelques artistes modernes ayant sans nul doute eu plaisir à rafraîchir l'histoire géologique du site de leurs tags jusqu'au plafond. Malgré ce fait et l'absence de gourgs ou de colonnes, la cavité reste plaisante pour le passionné ! »

Une balade dans les collines, qui d'abord longe Vernet sur un chemin en balcon, traverse Corneilla, puis monte au plateau des Ambullas (peu ombragé). Là, vous rencontrerez successivement plusieurs curiosités : le pitoyable dolmen du Serrat d'en Parrot, un premier belvédère sur la vallée du Cady, des carrières de talc à l'abandon, une rare bergerie romane, enfin un second belvédère au-dessus de Villefranche, que vous rejoindrez par un chemin en forêt (assez caillouteux en dernière partie). Vous y attendrez agréablement l'autocar autour d'un verre ou en flânant dans les ruelles de la cité médiévale, où prolifèrent les échoppes d'artisanat plus ou moins artisanal. Si vous préférez la montée à la descente, et n'avez pas envie d'attendre un autocar-retour, faites cette traversée dans l'autre sens (et à reculons pour voir la même chose).

Voilà une rareté, que je n'ai trouvée décrite nulle part sur le web, et que Sylvia elle-même ne connaissait pas. Le canal d'irrigation de la rive droite de la Rotja est indiqué sur la carte IGN, mais pas en tant que sentier. Sa berge est cependant bien large et bien entretenue (j'avais pris à tout hasard un sécateur, qui s'est avéré superflu) ; comble du luxe, lorsqu'elle est trop étroite, des passerelles permettent de passer au-dessus du canal lui-même.

Débarquez en autocar à Casteil et montez au col de Jou. Descendez ensuite dans le vallon du Correc de Marquirols. Rejoignez le canal. En février 2023, cette première partie, maçonnée, était en eau ; la seconde, à sec, semblait en attente de rénovation ; et la troisième venait manifestement de l'être (figurez-vous un \_/ de tôle). Le canal vous mène au sentier de la Falguerosa : suivez-le jusqu'au Pla d'Amunt, à partir de là c'est le retour traditionnel sur Vernet.
Les canaux d'irrigation ne peuvent normalement être suivis que du 15 octobre au 15 avril ; le reste du temps, ils fonctionnent, mais vu la sécheresse actuelle (2023) j'ignore si c'est le cas de celui-ci : comme en deux ou trois endroits il faut mettre le pied dans le lit du canal, prévoyez un plan B si vous envisagez cette balade en dehors de ladite période. Le mieux est peut-être de poser la question à Jean-Luc, le maraîcher marrant du marché, qui connaît bien ce canal.

Pour en savoir plus : Plan local de gestion du bassin versant de la Rotja 2017-2019 (PDF).

Express, dans la mesure où le car pour Casteil vous épargne quelques kilomètres le long de la route. Pendant la montée au col de Jou, vous apercevrez peut-être quelques pensionnaires du parc animalier. Du col, une large piste mène à la tour de Goa. Ensuite, très beau chemin de crête (non vertigineux) entre les vallées de la Rotja et du Cady, cette dernière à l'ombre du majestueux Canigou. Arrivés au pic de la Pena (le drapeau catalan que vous voyez de la terrasse de la Maison Rouge), il ne vous reste plus qu'à redescendre sur Vernet. C'est très raide au début (court passage équipé), ensuite vous avez beaucoup de sentiers possibles.

C'est une variante « déroulée » de la version 2 : au col de Llavent, au lieu de retourner à Casteil, rentrez directement à Vernet par le chemin le plus court (goudronné à partir du parking de la cascade des Anglais). Si votre énergie restante excède votre amour du goudron, le retour par le col de l'Alzina et le belvédère est bien sûr recommandé. Voir plus haut photo et vue d'ensemble des quatre versions proposées.

Cette balade sans grande difficulté relie Thuès à Olette par un charmant sentier-balcon qui traverse le joli village de Canaveilles. On a presque en permanence vue sur le Canigou et d'autres sommets plus modestes. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre, on ne voit et n'entend que rarement la route qui passe au-dessous. Attention, le sentier est très exposé au soleil, à éviter par temps chaud. Un crochet à Llar est indispensable. L'église et surtout son cimetière valent aussi le détour. Autre curiosité : au niveau du Pont-des-Bains, vous verrez peut-être aux jumelles, sur le versant d'en face, des nymphes baigneu·r·se·s ventripotent·e·s se prélasser dans une source naturelle d'eau chaude.

Dans le sens Olette > Thuès, peut se poursuivre dans les gorges de la Carança ⧉ pour une grosse journée (17,72 km / +1154 m / −959 m / 32,46 km-effort / 6h29).

Cette randonnée un peu longue (mais qui peut être raccourcie vers la fin) fait traverser des paysages assez variés : très méditerranéen et tranquille dans la première partie, rétro-industriel dans la seconde partie (avec les poétiques vestiges du site minier des balcons de Taurinya), enfin plus montagnard dans la troisième partie. Sur la trace, au niveau du lieu-dit les Artigues (alt. 637), une partie du chemin est ornée d'un panneau de propriété privée. Si cela vous pose problème, il existe un chemin à peine plus long qui débouche au niveau de la citerne (non testé).

Au départ de Vernet, je conseille le bus le plus matinal, qui donne plus de chance d'avoir un bus-retour à Mont-Louis (sinon, le stop marche très bien dans la région).

Après le village de Fontpédrouse, on suit sur une centaine de mètres une route goudronnée, puis l'on grimpe assez vite à travers bois. On laisse sur la droite un sentier vers les bains de Saint-Thomas, et on arrive au joli village de Prats Balaguer. On le quitte par un sentier qui va à un château ruiné qui domine le village, et où l'on retrouve une piste de terre que l'on verra souvent par la suite, jusqu'au bassin à 1635 m. Magnifique vallée entre les cimes. Le refuge de l'Orri de Prats Balaguer est non gardé. Une épingle à cheveux fait traverser un terrain qui rappelle celui des lacs du Carlit, et où les animaux ne sont pas rares. On monte ensuite sans s'en rendre compte à travers une forêt qui rappelle cette fois les Vosges, on fait le tour d'un sommet, enfin on arrive devant un beau panorama de la vallée de Mont-Louis, avec toutes les montagnes alentours. Il reste encore une heure de marche à travers la campagne et les villages.

Étions-nous particulièrement en forme ce jour-là ? Nous n'avons en tout cas pas senti les +1000 m de dénivelé positif : la seule grimpette un peu demandeuse est la toute première, dans le sous-bois. Mais si vous préférez faire cette balade en descente, comptez 26,13 km-effort et 5h14.

PS : rando refaite en février 2023, avec des crampons. Je confirme que le dénivelé positif est très bien dosé. Variante à partir de Planès : prendre à droite vers la gare du Train Jaune toute proche. Prendre celui-ci pour rentrer à Villefranche, ou rejoindre la nationale et finir en stop. Très beaux points de vue sur le pont Gisclard.

Une balade assez campagnarde qui permet de découvrir tranquillement tout un chapelet de villages des environs de Vernet : En (à l'abandon), Nyer (et son château), Escaro (et sa mine), Aytua (ça va ?), Thorrent et Sahorre. Le dénivelé et le kilométrage sont relativement importants, mais les montées et descentes sont alternées, puisqu'on traverse non moins de cinq vallées. À noter la remontée de Sahorre par le sentier de Falguerosa, absente de certaines cartes mais très bien balisée sur le terrain.

Magnifique randonnée alternant forêts, crêtes, rocs arbustifs et replats bien dégagés. Vues sur plusieurs vallées : Têt, Carança et Mantet. Vous ne croiserez sans doute que des isards, et pourtant le sentier est en général bien visible et bien entretenu, sans difficulté particulière. La montée en forêt est longue, mais il y a tous les lacets qu'il faut. Continuez alors en crête, en savourant des vues sublimes sur les pics Gallinas, Redoun, Monellet et toute la lyre, avec au fond le pic de l'Enfer. Vous atterrissez dans une vaste prairie, centrée sur deux promontoires de rochers, dont l'un abrite l'orri et l'attirail d'un certain Francis. Continuez sur les flancs du roc del Cimbells (tentant, mais de faible proéminence), et basculez soudain de l'autre côté au collet de la Rabadana. Un panorama sur Mantet, les Trois Étoiles et le Canigou vous attend là. C'est aussi le seul endroit où le sentier est difficile à suivre. Il descend un peu plus qu'on ne voudrait, mais on finit par comprendre où il voulait en venir : un passage en brèche entre deux rochers. À partir de là, on remonte : ne manquez pas la Cabane des Trepassats, qui vient d'être rebâtie et confortablement aménagée (mai 2023). Merci à son propriétaire de ne l'avoir fermée que d'un simple verrou, non cadenassé, ce qui nous a permis de nous y abriter pendant l'orage ! Vous êtes à nouveau sur le versant Têt, que vous n'allez plus quitter. Passez sous le roc tourmenté des Trepassats avant d'entamer une longue descente en forêt, qui n'est sans doute pas la section la plus intéressante du parcours. Au-dessus d'En, le relief s'adoucit et le paysage s'ouvre à nouveau. À la fin, en longeant la MAS des Sources, ne manquez pas les courants d'eau chaude. Vous êtes arrivés à un arrêt de car qui n'est desservi qu'à la descente (d'où le sens préconisé pour ce parcours). Si vous êtes venus en voiture, il vous en coûtera encore 1,9 km et 64 m de montée au bord de la Têt pour la rejoindre et boucler la boucle.

Longue et belle randonnée culminant à 2050 m. La montée à la Moura est rude, mais bien protégée du soleil (forêt). N'hésitez pas à marcher lentement et à faire des pauses. Pour nous, en juin, le clou de la balade était un raccourci par la jasse⁴ de Cady : il s'agit de quitter temporairement le GR, lequel contourne ce vallon en passant par un pierrier aménagé en balcon. Surveillez votre GPS ou cherchez sur votre droite le simple cairn qui indique la bifurcation. Vous arriverez dans une prairie idyllique avec des genêts, des petits ruisseaux, des ruines, tout ce qu'il faut (photo). Retrouvez ensuite le GR en traversant un torrent qui n'est autre que le Cady (vous devrez peut-être vous déchausser). La descente de Mariailles au col de Jou est un classique toujours charmant, avec son canal d'irrigation qu'on suit sur des centaines de mètres. En arrivant au col, selon votre état vous pourrez continuer par la tour de Goa et les crêtes (trace proposée), ou redescendre sur Casteil et revenir à Vernet plus ou moins par la route. J'ai testé la première variante avec deux amis qui ont été enchantés : l'un a été malade toute la soirée, l'autre ne m'a plus recontacté pendant un mois.

Voici quelques liens supplémentaires :

1. Le site du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre : https://cdrp66.fr. Consultez notamment la page sur les « alertes sentiers », qui répertorie ceux qui pourraient être barrés ou dégradés en ce moment.
2. L'office de tourisme de Conflent-Canigò propose plus d'une octantaine d'itinéraires « grand public ». Certains sont publiés sous forme de fiches numérotées que la Maison Rouge met à votre disposition au-dessous de la carte-relief.
3. Mon site de référence est http://siterando66.free.fr. Incroyablement riche et détaillé, il n'hésite pas à sortir des sentiers battus, quitte à en frayer quelques-uns au sécateur ! Suivez-le de confiance, par exemple au pic de la Capsole (voir aussi mes versions ci-dessus). Et si vous n'avez pas peur du vide, vous pourrez vous risquer le long de l'arête qui le lie aux Tres Estelles. Ce ne sont là que deux exemples parmi les centaines de randonnées proposées par l'auteur, non seulement dans le Conflent, mais dans toutes les Pyrénées-Orientales.
4. Les randos sportives de Ludo, dans toutes les Pyrénées : https://randoludo.blog4ever.com.
5. Autre site de randonnée très riche : http://randonnees-pyrenees-orientales.e-monsite.com.
6. Ou encore : https://randonath166.wordpress.com.
7. Celui-ci propose une douzaine de randonnées peu courues, avec de nombreuses photos et des topos très détaillés : https://canromi-randos.blogspot.com/2017/06/randonnees-en-conflent-pyrenees.html.
8. Pour joindre balades et découverte du patrimoine roman des Pyrénées-Orientales : http://www.baladesromanes66.net.
9. Enfin, la jeune association Tous à Poêle s'est donné comme mission de remettre en état, équiper et bichonner des cabanes et refuges non gardés. Elle œuvre sur sept cabanes du Capcir : Pla de Gril, Oller, Becet, La Perdrix, La Jacetta, La Jaça de la Llosa, Pla del Bouc.

Le nouveau propriétaire de la Maison Rouge sur les chemins de Badabany, un beau jour de janvier 2021. En haut, le Canigou. À droite, Vernet-les-Bains (photo : Cyril).