Nous sommes en juin 2022. Voilà un an et demi que la Maison Rouge a changé de propriétaire.
Ça n'a pas forcément été facile pour elle. Elle s'est longtemps demandé ce que je faisais là. Elle m'avait connu locataire ; et tout à coup je débarquais avec un cuiseur-vapeur, un meuble à chaussures, un gecko en faïence, une scie japonaise, la mallette du parfait bricoleur et, derrière la tête, quelques idées d'« améliorations », lui disais-je.
Elle était sceptique. De quoi je me mêlais ? Par le passé, ses invités — moi tout le premier — ne lui avaient jamais fait que des compliments. Et je devais bien reconnaître que, à deux ou trois détails près, elle correspondait déjà parfaitement à mon propre idéal de la maison de vacances.
Seulement voilà, j'étais décidé à en faire un peu plus qu'une maison de vacances : ma résidence secondaire, — c'est-à-dire un lieu où je pourrais me sentir, sur de plus longues durées, comme à la maison.
Pour cela, lui promettais-je, il ne s'agissait que d'apporter, ici ou là, quelques discrètes corrections et menues additions de confort. Elle n'y perdrait certainement aucune des étoiles qui l'avaient fait briller au firmament des listings de Gîtes de France 66, bien au contraire : en tâchant de ne rien négliger qui pût aider les vacanciers à oublier qu'ils n'étaient pas chez eux, nous donnerions à leur échappée, à leur émerveillement devant le paysage, au chassé-croisé des martinets dans la lumière du soir, — un peu de la consistance irréfutable du quotidien.
Je ne sais si ce raisonnement la convainquit. Elle se prêta en tout cas d'assez bonne grâce aux modestes retouches que me suggéraient la maniaquerie, l'égocentrisme et l'esprit casanier qui, de l'avis général, me rendent tellement marrant en soirée.
Ses plus profondes inquiétudes venaient d'ailleurs.
Je lui avais annoncé que je quittais Gîtes de France, pour passer à l'ennemi : l'Américain Airbnb ; rien n'allait changer pour elle, avais-je aussitôt ajouté : elle n'aurait pas à accepter les clients d'un soir, les animaux poilus qui rongent les pieds des chaises, les poussettes qui dévalent les escaliers ; je ne la traînerais pas de promotion en offre spéciale ; elle aurait toujours droit à ses six mois de vacances minimum ; bref, je ne la ferais pas pédaler « à l'américaine » comme le facteur de Jour de fête.
Cependant, ce n'était pas la question du fonctionnement qui la taraudait.
Comme chacun sait, les horror stories Airbnb constituent un sous-genre à part entière de la sagesse traditionnelle d'internet. La Maison Rouge les avait toutes lues. Elle se représentait déjà des fêtes sauvages, des orgies romaines, des raves, d'autres plantes potagères ; elle se voyait inondée, incendiée, taggée, beyroutée, amputée d'un étage, envahie de gerbilles carnivores, méticuleusement tartinée de beurre de cacahuètes, voire transformée en lupanar (son nom, tombé dans l'oreille d'un souteneur, ne sonnait-il pas comme une incitation à la débauche tarifée ?).
Tremblant de tous ses meubles, elle était devenue la chambre d'écho des rumeurs les plus fumeuses.
J'essayais de la rassurer, de la raisonner, de dissiper ses préjugés à grands coups de statistiques. Mais après tout, qu'est-ce que j'en savais ? Contrairement à elle, je n'avais absolument aucune expérience en matière de location meublée.
Aussi, moitié parce que je ne la sentais pas prête, moitié parce que je n'étais moi-même pas trop sûr de mon fait, je reculais et reculais la publication de mon annonce.
Quand je me décidai enfin, il y a tout juste un an, la Maison Rouge s'était peu à peu résignée à accueillir ses premiers voyageurs Airbnb. Même, elle paraissait presque curieuse de voir « débarquer les Américains », comme elle disait.
Avec le recul, je soupçonne que ce détachement de façade (si l'on peut parler ainsi d'une maison récemment recrépie) n'était pas sans dissimuler quelque intention maligne.
En compagnie d'une petite minorité d'équipements insatisfaits de leurs conditions de travail, elle organisa en sous-main un festival de tours pendables, moins pour gâcher les vacances de mes invités, je suppose, que se venger de moi en me rappelant régulièrement sa désapprobation de principe.
Je préfère de ne pas entrer dans le détail des vexations qu'elle fit subir à ses victimes, arbitrairement choisies.
Un seul exemple suffira, j'espère, à montrer quelle pernicieuse influence peuvent exercer le haut débit, Buzzfeed, Reddit, FranceSoir et les réseaux sociaux, sur les psychés les plus impressionnables d'un meublé locatif : figurez-vous que les toilettes suspendues de la salle de bain commencèrent la saison en décrétant la fin de celle de la chasse ; et la terminèrent en ripant sous le poids, pourtant standard, d'un usager qui ne tient pas précisément à voir Google associer son nom à pareille aventure. Comment auriez-vous réagi ? Ce héros anonyme (donc), eut non seulement la présence d'esprit de retenir le siège à deux mains, mais, à peine remis de sa surprise, le porta encore dans la baignoire, et avait tout nettoyé avant l'arrivée des secours.
J'en profite pour saluer ici David qui, en dépit de son planning de retraité stakhanoviste, dans les deux cas est intervenu toutes affaires cessantes pour réprimer ce début de mutinerie. Qu'aurais-je fait, que ferais-je sans lui ? Efficace, ingénieux, expérimenté, qui plus est amical et doté d'un flegme et d'un humour tout britanniques, il m'a plus d'une fois sauvé la mise. Merci infiniment, David, si tu as eu la patience de me lire jusque-là (sinon, merci quand même) !
Quant aux infortunés voyageurs qui, un moment, ont cru auditionner pour une scène inédite de L'Enfant et les sortilèges, il va sans dire que je leur renouvelle mes excuses. Leur indulgence m'a touché : loin d'en tenir rigueur au 5 rue Cap del Roc, ils ont été parmi les premiers à vouloir y retourner en 2022.
De façon générale, au terme de sa première saison Airbnb, la Maison Rouge s'était rendu compte que les « Américains » se montraient tout aussi respectueux, sympathiques et intéressants que les voyageurs qu'elle avait connus par Gîtes de France. Tous, sans aucune exception, avaient pris le temps de lui parler, de l'apprivoiser, de la caresser dans le sens du poil, arrosant les plantes de la terrasse, donnant ici un coup de brosse, déposant là un mot gentil, un vase de fleurs des champs, quelques douceurs.
Les nuages s'étaient écartés. L'avenir, à nouveau, lui souriait, — quand soudain…
Soudain, Tchié lui présenta sa démission.
Tchié (pour ceux qui ne l'ont jamais rencontrée) est la jeune Japonaise qui, pendant plusieurs années, a assuré l'accueil des voyageurs et l'entretien du gîte.
Avant elle, ce sont les anciens propriétaires qui s'y collaient, le plus souvent Geneviève. Certains étés, celle-ci faisait l'aller-retour depuis Montpellier presque chaque samedi. C'était ingérable. Jusqu'au jour où leur voisine du 7, prise de compassion, leur recommanda une amie à elle.
Les voyageurs qui ont rencontré Tchié ne l'ont pas oubliée. La surprise d'abord de se voir accueillis par une Vernetoise si peu « couleur locale » ; le charme ensuite qui émanait de sa personne, à la fois chaleureuse et réservée, sérieuse et souriante, discrète et empathique, toujours attentive à ce que tout se passe bien. Geneviève la décrivait en un mot : une perle ! Claude par un autre : la classe ! Je ne peux que leur donner raison. Quand ils me cédèrent la Maison Rouge, le fait que Tchié acceptât de reprendre avec moi l'activité locative fut un facteur décisif.
Depuis, elle a joué un important rôle de « point fixe » dans les changements que le gîte subissait en un temps très court (nouveau propriétaire, nouveaux équipements, nouvelle plateforme de location). Elle m'a transmis son expérience, elle a veillé à préserver la tradition d'accueil et de confort qui ont fait la réputation de la Maison Rouge dans tout l'univers habité : de tout cela, je ne saurais assez la remercier.
Mais, les meilleures choses ont une fin : un grand voyage cet été, des charges pédagogiques de plus en plus prenantes, enfin son déménagement de Vernet me mettaient au pied du mur : il fallait remplacer l'irremplaçable Tchié.
Nous placardâmes sur toutes les surfaces verticales du village une petite annonce, — qui n'eut aucun succès.
Pôle Emploi me fit alors remplir des formulaires, cocher des cases, et m'inonda bientôt de candidatures, parfois plus que limites (« je ne veux pas avoir à faire [sic] avec des français [sic] d'origine non européens [sic] seulement avec des celto-francs [sic] »), la plupart du temps heureusement plus intéressantes, mais dont un grand nombre arrivaient de l'autre bout des Pyrénées-Orientales.
Finalement, c'est grâce à une nouvelle recommandation de la voisine du 7, que la Maison Rouge a évité de devoir mettre la clé sous la porte — même si entre-temps, à vrai dire, ce n'était plus la même voisine !
Merci donc à Michèle, et bienvenue à Sylvia, une Vernetoise très soucieuse de la vie du village et qui, en plus de ses multiples occupations professionnelles et extra-professionnelles, sera donc chargée de chouchouter le gîte et ses pensionnaires.
Même si nous nous sommes rapidement découvert plusieurs centres d'intérêt communs, ce qui peut biaiser mon jugement, je suis persuadé que le courant passera aussi bien avec les voyageurs qu'avec moi, — parce que c'est dans sa nature, tout simplement.
Peu après que je m'étais mis d'accord avec Sylvia, je reçus de Pôle Emploi une autre candidature, celle d'Aurélie. Nouvelle dans la région, Aurélie venait d'emménager à deux pas de la Maison Rouge. Excellent contact avec elle aussi ; elle eut la gentillesse d'accepter de seconder Sylvia lorsque celle-ci serait empêchée.
Jusqu'ici, lorsque j'avais une demande sur Airbnb, avant de répondre je vérifiais toujours auprès de Tchié si elle serait disponible. Avec deux aides sur place, je serais certainement plus à l'abri d'un imprévu ou d'une indisponibilité.
Sylvia ! Aurélie ! Gérard de Nerval revenait-il à Vernet pour écrire la suite du Roman de la Maison Rouge ?
Franchement, je n'y compte pas trop. Mais je n'en pense pas moins que nous tenons là, potentiellement, la dream team de la location saisonnière : il se trouve en effet que ces dynamiques jeunes femmes ont toutes deux une activité professionnelle susceptible d'agrémenter le séjour des voyageurs ; ceux-ci pourront dorénavant, à un tarif spécial « Maison Rouge » :
(Précisons que je leur fais cette réclame, non pas pour toucher une commission, mais simplement pour les remercier de leur implication dans le fonctionnement du gîte, — dont par ailleurs elles renforcent certainement l'attractivité.)
Claude, dans la page qu'il avait écrite sur livre d'or de la Maison Rouge, concluait en mentionnant « la vie de village ».
De fait, c'est quelque chose que j'apprécie de plus en plus à Vernet ; et qui, déjà, m'y fait revenir un peu plus souvent qu'à mon tour : des voisins sympathiques, avec qui vous ne regretterez pas d'engager la conversation si vous les apercevez ; dans le quartier, dans les commerces, sur le marché, sur les sentiers, des personnalités souvent inattendues et intéressantes : il y a toutes sortes de gens à Vernet, des Catalans pur jus comme des Parisiens en goguette, des curistes et des sportifs, des retraités et des marmots, des béotiens et des artistes, des bourgeois et des pauvres, tous les milieux. L'abord n'est jamais un problème : ceux qui ont l'accent du sud sont contractuellement ouverts et chaleureux ; les touristes se décoincent parce que c'est les vacances. Dans tous les cas, quand il fait beau sur le village, quand le soleil se coule entre les feuilles pour gratouiller le dos des vieilles pierres, on remballe ses idées noires et on se met vite au diapason, — et c'est aussi tout le mal que je vous souhaite.
Quand Claude et Geneviève, lassés de me louer et relouer la Maison Rouge chaque année depuis 2015, se sont enfin résolus à me la céder, je n'ai pas été bien long avant d'en profiter à nouveau.
Nous étions fin 2020. C'était alors, les plus chenus de mes lecteurs s'en souviennent, la fameuse guerre du coronavirus.
Chaque jour, des marées de fomites, des nuées d'aérosols, des escadrons de postillons se lançaient en volutes épaisses à l'assaut des muqueuses qui tapissent nos cavités nasales.
Chaque jour, scientifiques, journalistes, hommes politiques se bousculaient au bassinet pour nous prodiguer leurs analyses imprudentes, leurs avis contradictoires et leurs pronostics foireux.
Les ordres coulaient à flot. Le désordre prenait racine.
Alors même que les hôpitaux manquaient de moyens, de lits, de personnel, les cafés, les arrêts de bus, les jardins publics, la tuyauterie d'internet et les bureaux de l'Élysée grouillaient et gargouillaient d'épidémiologistes, dont il est permis de soupçonner que tous n'avaient pas fait médecine.
Ici, une forte tête brandissait en étendard son nez vengeur au-dessus d'un masque chirurgical périmé, signalant par ce geste sauvage et fou qu'on ne la lui ferait pas ; là, un papy esseulé ne rendait sa place en réanimation qu'avec son dernier souffle ; partout, des hommes encore vaillants, des femmes encore gaillardes, des bacheliers à peine émoulus, étaient appelés à écrire l'Histoire à leur poste de télétravail. Jetés dans la tourmente, pris dans le crépitement des claviers, ils ne zoomaient pas tous, mais tous devaient frapper.
Et c'est ainsi que, comme tant d'enfants de la patrie, j'embrassai mes aînés (virtuellement, s'entend), bouclai en hâte mon paquetage, ceignis d'une oreille chancelante mon dernier FFP-2, et m'entassai dans un wagon blindé de cas contact, en direction de ma toute nouvelle résidence secondaire, — non pas à la Baule-les-Pins, mais à Vernet-les-Bains.
À quoi bon, me direz-vous, monter sur un front où la vue s'étend à 180° et sur des kilomètres, si c'est pour passer ses journées à lui tourner le dos, l'œil rivé à son 13" ?
Pour se la péter en visio ? Ce serait mal me connaître !
Ainsi, le premier aménagement que j'ai réalisé dans la Maison Rouge (ou plutôt fait réaliser, merci David !) a été cette grande tablette abattante qui, lorsque la température s'y prêtait (c'était février quand même), me permettait, sans risquer un torticolis, de trouver l'inspiration ou le courage dans les falaises rouges du Roc Campagna ; ou même, je l'avoue, de commettre à l'occasion quelque rêve en réunion, la tête dans les nuages qui passent, là-bas, là-bas.
Et comme les jours s'adoucissaient et s'allongeaient au soleil du printemps, j'ai plus d'une fois été surpris là par le crépuscule, et la fraîcheur qui tombait d'un coup.
Je fermais mon écran. Tout de même, et sans m'en rendre compte, j'avais bien avancé, — mais il était temps de se mettre quelque chose sous la dent.
… Ça reste une maison de vacances, et je ne suis pas sûr que mes invités y travailleront très assidûment. C'est faisable en tout cas. Et, ne serait-ce que pour écrire une carte postale ou trier les photos de votre dernière balade, je pense que vous apprécierez cette discrète addition aux charmes de la Maison Rouge.
Qui ne connaît pas, au moins de vue, la .03 de Maarten Van Severen (1998), chez Vitra ? Elle équipe un nombre innombrable de musées, de bibliothèques et même d'églises modernes. Une exposition thématique lui a été consacrée au Design Museum de Gand en 2010, La Naissance d'une icône du design.
Je l'aime, parce qu'elle est belle, increvable et qu'elle ne roule pas les mécaniques en disant : « regardez comme je suis confortable » (plus d'information en annexe). C'est en 2005, dans un restaurant étoilé dont j'ai oublié le nom au McDonald's de Saint-Julien-les-Metz, que je m'y suis avachi la première fois : l'instant d'après, j'étais à quatre pattes pour regarder la marque. Depuis, j'en ai acquis pas moins de dix-sept (toujours de seconde main, neuves, j'attends la revalorisation promise).
Celles de la Maison Rouge ont été rafraîchies, impeccablement emballées, et expédiées d'une main sûre de Bordeaux à Montpellier par Cédric, un fan de design que je salue ici. Claude et Geneviève leur ont fait faire les derniers kilomètres quand ils m'ont rendu visite à Vernet en février. Les voici autour de la table en chêne réalisée par Claude. Ne dirait-on pas qu'elles ont toujours été là ?
Elles rejoignent en tout cas les autres assises remarquables du gîte, celles de Gérard Coquelin (également créateur de la grenouille à fruits que vous voyez sur la photo).
« Tu as raison, m'a dit Geneviève quand je lui ai parlé de mes visions vestibulaires. C'est quelque chose qu'on a toujours voulu faire. Mais, tu sais, quand on est dans les travaux depuis des années, au bout d'un moment on en a marre, on se dit : “allez, ça ira comme ça !”, et on passe à autre chose… »
C'est donc moi qui ai pris le relais de cet ancien projet.
Le vestibule de la Maison Rouge, déjà fort exigu, est une pièce qui peinait à exister, avec son miroir, son interphone, son tableau électrique et… et c'était tout. On ne faisait qu'y passer, et on jetait ses souliers et sa veste çà et là dans le salon, où rien n'était prévu pour ça.
Je me suis donc mis en quête d'un banc à chaussures, puis d'un porte-parapluies qui rentrassent pile poil, et pas trop moches, mademoiselle, si possible. Ensuite, armé jusqu'aux dents de ma scie japonaise, j'ai bricolé des porte-manteaux et une manière de petite étagère dans une chute de la tablette de la mirande.
Dorénavant, sans être devenu plus vaste, ou une pièce à vivre, l'humble vestibule a tout de même sa fierté et sa mission : on y peut enfiler ou ôter ses chaussures, suspendre sa veste, sa casquette Thug Life, son sac, son masque quand l'épidémie fait rage, accrocher les clés, vider ses poches, laisser ses bâtons de marche ou même — à Dieu ne plaise ! – son parapluie.
Enfin, un vestibule, quoi.
Et prenez note de l'extincteur, toujours prêt à vous sauver la vie, et ma maison j'espère.
Quoique tout juste propriétaire de la Maison Rouge, je suis probablement celui qui y a le plus habité en continu. Et quand on habite quelque part quelque temps, il y a fatalement des problèmes auxquels on ne prêtait pas attention quand on y était de passage, et qui deviennent à la longue source d'agacement : c'est un courant d'air froid qui passe sous la porte d'entrée, l'eau qu'on doit toujours éponger au sol après sa douche, une plaque de cuisson qui ne brûle pas précisément des feux les plus doux, des coussins au contact d'un mur, etc. J'ai réglé tout ça, normalement.
Les va-et-vient du niveau 1 ne sont pas trop bien pensés, à mon avis : quand on sort de la chambre en pleine nuit, l'interrupteur éclaire l'escalier de la salle à manger au lieu du chemin des toilettes ; quand on descend de la suite parentale, on peut éteindre l'escalier, mais pas allumer le salon. Je ferai peut-être refaire cette partie de l'électricité quand je rafraîchirai les peintures. En attendant, j'ai installé sur les poutres trois lampes à détecteur de mouvement qui jouent le même rôle : vous éviter de traverser le salon à l'aveuglette.
On y trouvait jusqu'ici les clés, les jeux de société, les cartes et livres de randonnée, enfin, en vrac, les inévitables brochures de l'Office de Tourisme.
Les clés sont allées vivre leur vie dans le vestibule, les jeux dans la chambre-salon et les brochures sur la porte coulissante, au-dessous d'une nouvelle carte de randonnée en relief. À propos de randonnée, une boussole, des jumelles et une carte IGN plastifiée sont désormais à votre disposition dans ces mêmes niches.
Au total, cette réorganisation libère deux plateaux pour vos affaires personnelles.
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Quoique j'aie acheté la Maison Rouge avec tous ses meubles et équipements, les œuvres d'art faisaient exception. Claude et Geneviève ont la gentillesse de me les laisser le temps que je leur trouve des successeurs à mon goût et dans mes moyens. Deux nouvelles toiles sont déjà apparues dans la salle à manger et la chambre-salon. Je vous laisse les découvrir sur place, en espérant qu'elles vous plairont.
Certains équipements qui avaient fait leur temps ont été remplacés, notamment le salon de jardin.
La batterie de cuisine s'est enrichie de quelques éléments : un cuit-vapeur, un mixeur/batteur, une petite bouilloire à température réglable pour ceux qui, comme moi, sont amateurs de thé japonais, etc.
Deux invités de Claude avaient laissé un avis déplorant l'absence de climatisation ailleurs que dans la cuisine. Sans aller jusqu'à tout climatiser, j'ai installé deux grands ventilateurs-colonnes dans les chambres.
Habitués de la Maison Rouge, ou simplement curieux de connaître la liste des nouveaux équipements, vous pouvez rechercher « 2021 » dans l'inventaire.
J'ai failli oublier de mentionner cette nouveauté, mais c'est quand même celle qui m'aura demandé le plus de travail. Étant informaticien, et quand bien même je hais le développement web, j'avais la possibilité de donner un petit supplément d'âme électronique à la Maison Rouge : les pages d'Airbnb ou de l'Office de Tourisme se ressemblent toutes ; cette uniformité, certes, facilite la comparaison des différentes offres, mais quand les photos de la Maison Rouge ont retenu votre attention, vous avez peut-être envie de découvrir ce qui se cache entre les listes à puces et les cases d'un formulaire standard.
Bien plus qu'un \(n\)-ième site de location saisonnière, cet espace personnel est donc le cri d'une génération sacrifiée à la crise sanitaire le moyen pour moi de vous faire partager mon coup de cœur pour cette maison si spéciale, de rendre hommage à Claude et Geneviève qui l'ont créée, fait vivre et me l'ont transmise, — et aussi, lorsque vous serez sur place, de rendre votre séjour plus riche et plus fluide.